Sécurité en Vallée Blanche


Les risques et les précautions à prendre en Vallée Blanche

La descente de la Vallée Blanche présente certains risques, comme tout itinéraire de haute-montagne. Comme toute descente à ski sur glacier, les risques principaux sont des risques objectifs: les crevasses et les avalanches. L'arrivée parfois brutale du mauvais temps ou du brouillard augmente le risque de se perdre ou d'être bloqué. Du fait de l'altitude et de la longueur de la descente, d'autres risques existent: les gelures, la fatigue intense, les crampes, voire des problèmes cardiaques ou respiratoires plus graves. Voici quelques informations et conseils pour que votre descente se passe dans les meilleures conditions. Nous évoquons certains risques bien réels, mais restez relax: des milliers de personnes parcourent la Vallée Blanche chaque année avec un maximum de plaisir.

Accommodation à l'altitude
Le téléphérique va vous propulser de 1000 à 3800 m en 30 minutes. C'est donc normal d'être un peu groggy au sommet, et cela ne vous met pas forcément dans les meilleures conditions pour démarrer la descente. Nous conseillons vivement de rester quelques bonnes minutes en haut, profiter des terrasses, visiter un peu, même si vous connaissez déjà. Au bout de quelques minutes les effets s'estompent et vous vous sentirez mieux. Ne stressez pas et allez-y doucement, l'oxygène est rare ! Vous vous relaxez et vous vous préparez tranquillement: tout va bien se passer.
L'arête de l'aiguille du Midi
Au tout départ, à froid, il faut descendre cette arête à pied, avec tout son matériel de ski. Cela peut être inconfortable, parfois dangereux lorsque l'arête n'est pas équipée, par fort vent. Même lorsqu'elle est équipée de cordes fixes, la trace est arrosée pour éviter qu'elle ne creuse trop avec les passages, la glace est parfois présente. Pour toutes ces raisons l'usage des crampons est largement conseillé. Le temps pris pour les mettre au départ est regagné sur l'arête. De plus le bas de l'arête n'est pas équipé car le danger est moindre, et les crampons sont là aussi parfois bien pratiques. Des petits crampons à 4 pointes ou aluminium existent et suffisent s'ils sont bien mis, ils ne seront pas très lourds dans le sac.
Nous vous conseillons aussi d'utiliser des sacs à dos spécifiques pour fixer les skis verticalement dessus: vous aurez les mains libres pour tenir les cordes fixes et ne risquerez pas de perdre vos précieux engins de glisse.
Si tous les groupes utilisaient crampons et sacs à dos spécifiques, il est évident que la fluidité sur l'arête serait améliorée. Il est très désagréable de devoir patienter sur l'arête derrière un groupe mal équipé, en particulier lorsque le vent du Nord souffle !
Lorsque l'arête de l'aiguille du Midi n'est pas équipée, il s'agit bien d'alpinisme: crampons, piolet, encordement sont de rigueur. Le site de la Compagnie du Mont-Blanc indique généralement bien les conditions du moment.
Le froid
Du fait de l'altitude, le froid n'est pas à négliger. Des températures de -15° ou -20° sont fréquentes au sommet. Par beau temps sans vent, l'effet de froid ne se sent presque pas avec des vêtements de ski habituels. Mais lorsque le vent souffle c'est une autre histoire, avec des températures ressenties parfois inférieures à -30° (-50° déjà annoncé), les gelures arrivent très vite dans ce cas. Nous vous conseillons de bien vous préparer avant de descendre l'arête, souvent exposée au vent: cagoule, masque, surgants, masque néoprène sont souvent utilisés. Vous aurez une idée des conditions en franchissant la passerelle à l'arrivée de la benne et en regardant l'arête sur la gauche ; vous pourrez alors vous préparer dans les couloirs ou salles de l'aiguille du Midi, bien à l'abri.
N'oubliez pas de vous dévêtir progressivement au cours de la descente, car il fera en principe de plus en plus chaud. La surchauffe augmente la fatigue...
Les crevasses
C'est le danger principal généralement évoqué. Une à plusieurs personnes décèdent chaque année en crevasse en Vallée Blanche, et les secours sont nombreux (plusieurs dizaines par an pour des crevasses), avec des traumatismes parfois importants.
Tout le secteur est susceptible d'être crevassé, mais plusieurs zones sont particulièrement accidentogènes: le col du gros Rognon sur l'itinéraire classique, on évolue dans le sens des crevasses ; l'entrée de la Combe du Géant, parfois étroite avec de grandes crevasses à droite ; tout le secteur de la Salle à Manger, les ponts de neige sont larges et les crevasses profondes. Tout le secteur de l'Envers du Plan et Vraie Vallée Blanche est très crevassé, mais les skieurs y sont généralement plus expérimentés.
La règle de base, c'est de ne pas partir seul: si vous tombez dans une crevasse et que personne ne le sait, vous n'aurez aucun moyen de vous en extraire, même si vous n'êtes pas blessé.
Lorsqu'il fait beau, une trace se forme après de nombreux passages: on dit que l'itinéraire est "pisté". Il ne s'agit absolument pas d'une piste, et des pièges peuvent apparaitre au milieu de la trace lorsque le glacier évolue, mais généralement suivre la trace limite les risques. Les zones pistées sont les zones les moins crevassées. Logiquement plus on s'éloigne (pour trouver de la neige vierge par exemple) et plus le risque de crevasse augmente.
Matériel et compétences: Avoir une ou 2 broches au baudrier pour se sécuriser en cas de chute, posséder du matériel de moufflage pour extraire quelqu'un (ou se sortir soi-même), une corde, mais surtout savoir se servir de tout ce matériel parait évident si vous partez sans encadrement. Pourtant aux beaux jours on voit des personnes partir en tenue classique de ski alpin, pas du tout équipées. Posséder un baudrier avec une broche et un "point haut" (une corde ou sangle attachée au pontet du baudrier et accrochée au col de la veste pour faciliter la prise) est le minimum en cas de secours.
La portance sur un glacier en hiver est un élément de sécurité: privilégiez des skis assez larges et pas trop courts. Sachez skier ! Un mauvais skieur marque les appuis et risque davantage de rompre un pont de neige. Certains passages en dérapage au dessus de crevasses demandent également une bonne maitrise. Privilégiez les postes d'arrêt sur des bosses ou dômes (plutôt que des dépressions souvent synonymes de crevasses), et ne déchaussez pas sans vous encorder! Une sonde permet parfois de tester la zone avant de déchausser si vous devez le faire.
Au vu des statistiques en cas de chute en crevasse, nous conseillons à tous de porter le casque.
Les avalanches
Les itinéraires classiques de la Vallée Blanche ne sont pas très raides, vite ensoleillés et très fréquentés, ils ne présentent donc pas de grands risques d'avalanche de neige en conditions normales, sauf sur l'itinéraire du Grand Envers, et sur les pentes inférieures des pentes du Rognon (plus raides et parfois convexes). Néanmoins certains passages courts peuvent devenir sujet aux avalanches suivant les conditions du glacier, lorsqu'un bombement glaciaire apparait, sur le Moyen Envers par exemple. La combe du Géant est sensible aux avalanches de neige en particulier aux heures chaudes. Le glacier d'Envers du Plan surplombe le secteur et des chutes de séracs s'y produisent: nous n'y trainons généralement pas. La rive droite, la Vallée Noire, est également sujette aux avalanches naturelles, sous la Noire. Tout en bas de la Mer de Glace, une avalanche se produit souvent non loin de l'endroit où les groupes stationnent pour se préparer à la montée.
Le DVA, sonde, pelle, sont très conseillés comme sur tout itinéraire de ski de montagne, pour intervenir rapidement en cas d'ensevelissement. Le DVA est d'ailleurs parfois également utile en cas de chute en crevasse.
Le mauvais temps, le foehn
Le mauvais temps empêche de s'orienter, ne permet plus de déceler les pièges et rend la descente très lente, voire impossible. Les conditions de gros temps en altitude obligent à s'arrêter et parfois l'épuisement et le froid ont des conséquences irréversibles. A savoir également que l'hélicopère ne vole pas les jours de mauvais temps: le moindre soucis (épuisement, blessure, perte d'un ski) induit des conséquences lourdes. Il est clair que la descente ne se fait donc pas les jours de mauvais temps, le téléphérique est d'ailleurs souvent fermé.
Certains jours, le beau temps est bien présent en altitude mais le brouillard est suffisamment haut pour rendre dangereuses les zones de crevasses en gênant la visibilité. Le pire est le foehn, effet météo de sud, bien connu à Chamonix. Le mauvais temps sévit en Italie mais le temps est dégagé à Chamonix, et parfois sur les premières pentes de la Vallée Blanche. Une brutale poussée de foehn est catastrophique: vents violents, neige et brouillard recouvrent d'un coup tout le secteur. Ces jours là la benne tourne et le ciel est souvent bleu à Chamonix, mais il est préférable de s'abstenir...
Un GPS est bien utile pour traverser une nappe de brouillard, mais il n'empêchera pas de prendre de grand risques en cas de vrai mauvais temps.
Effets de l'altitude, fatigue
Soyez entrainés correctement, skiez tranquillement, à l'économie: la descente est longue, sans coupure. Faire des pauses et bien boire pendant et avant la descente, s'alimenter si besoin sont des conseils basiques mais bien utiles sur ce terrain, car l'altitude joue un rôle important et vous ne skierez pas comme d'habitude.
En cas de chute dans la neige profonde, prenez le temps de vous relever tranquillement: enlevez votre sac, posez-le juste en amont et servez-vous en d'appui, il vous facilitera la tâche.


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